Le placard universaliste : quand la République se fait particularisme contre les gays

Existe-t-il un lobby gay en France ? Ce terme même fait débat tant il a dans notre pays une connotation péjorative. Pourtant, l’auteur de cet article, qui a conduit plusieurs études sur le sujet, l’assume et même regrette qu’il n’en existe pas vraiment un pour être mieux à même de se faire réellement entendre.

Il est difficile d’écrire sur un quelconque « lobby gay » dans la mesure où il est d’une faiblesse navrante en France. Dans l’étude comparative que j’ai menée sur l’accès des minorités au pouvoir politique, je n’ai pas réussi à trouver un lobby gay digne de ce nom en France, alors qu’aux Pays-Bas il s’affirmait avec fierté et revendiquait même de nombreuses lois avant-gardistes, comme l’ouverture du mariage universel aux couples du même sexe et l’interdiction des discriminations liées à l’orientation sexuelle (dans la Constitution !), la légalisation de l’homoparentalité ou de l’adoption par des couples de même sexe.

L’analyse de la situation politique des gays en France a commencé par un choc : ils n’étaient nulle part. Ou plutôt, ils n’étaient nulle part… ouvertement gais. Ils acceptaient les commentaires les plus homophobes, le vote d’une loi humiliante et le refus répété du respect de leurs droits sans broncher. Du placard universel à la sélection d’interlocuteurs sur mesure, de techniques d’exclusion en mobilisations infimes, se dessine un tableau d’un « lobby » (le Nouvel Observateur préférerait le terme de « complot ») qui n’arrive pas à en devenir un.

Le placard universel et l’universalisme particulariste

Le placard quasi-obligatoire des hommes et femmes politiques français est le signe que l’universalisme à la française a un problème et que loin d’être universel, il cultive les particularismes. Lors des discussions sur le Pacs ou, plus tard, la lutte contre l’homophobie, les seules « stars » politiques qui sont montées au créneau ont été des femmes hétérosexuelles, et quelques rares hommes, pour beaucoup d’entre-eux homos dans le placard. Les deux seuls politiciens d’envergure nationale à être sortis volontairement du placard ont été le député André Labarrère et le maire Bertrand Delanoë, qui se sont bien gardés de s’illustrer dans une des discussions sus-citées.

Lorsque j’ai étudié les mécanismes du débat sur le pacs, beaucoup de mes interlocuteurs m’ont dit que jamais ils ne défendraient publiquement les droits des homos, soit parce qu’on risquait de penser qu’ils sont gays (ce qui est le cas de certains d’entre-eux, mais ils ont décidé de ne pas le faire savoir à leurs électeurs), soit parce que tout le monde sait qu’ils sont gays et que cela pourrait être perçu comme du communautarisme. Mes interlocuteurs préféraient rester dans le placard par peur de ruiner leur carrière, ou bien avaient peur d’être pris pour des homos (ce qui donc ruinerait leur carrière), ou pensaient qu’un(e) homo défendant les droits des homos aurait délégitimé la lutte pour ces droits.

Aussi absurde que cela puisse paraître, on retrouve cette peur du « x de service » (remplacer « x » par pédé, Arabe, femme, Juif, Noir, handicapé…) sur d’autres sujets similaires, les beurs refusant de défendre l’antiracisme, les femmes fatiguées de se battre pour les droits des femmes, etc. Cependant, nulle part ailleurs que parmi les politiciens homos cette peur est aussi présente et confirmée par leurs collègues : unetelle a été évincée des discussions sur le pacs et l’homophobie car « d’apparence trop masculine » (personne n’a osé dire « lesbienne » mais tout le monde le pense) ; untel a été prié de différer sa sortie du placard pour ne pas nuire à tel projet de loi dont il est rapporteur… C’est un peu comme si on demandait aux femmes de ne pas suggérer leur féminité par peur qu’on se rende compte qu’elles ne sont pas des hommes !

Plus sérieusement, cette insistance au placard suggérée par des pairs, souvent même totalement intériorisée, montre que l’universalisme républicain est bien moins universaliste qu’on le pensait : être universel, c’est être non-femme, non-Arabe, non-Noir, non-homo, et bien sûr non-lesbien. On enlève, on enlève… et que trouve-t-on ? L’Assemblée nationale. Si peu de femmes, tellement peu de Noirs et d’Arabes (la plupart représentant les DOM et TOM où c’est moins exotique de ne pas être totalement blanc), un ou deux homos, voilà l’universalité française.

Il ne s’agit pas nécessairement de promouvoir des quotas ou une loi sur la parité mais d’imaginer que sur les presque six cents députés français, quelques-uns soient, par un hasard absolument universaliste et républicain, non-blancs, non-hommes, ou non-hétérosexuels.

Des interlocuteurs sur mesure

Mais ce n’est pas l’absence des homos visibles dans la vie politique française qui est la plus révélatrice des dysfonctionnements de l’universalisme républicain, mais bien le processus de prise en compte des courants de la société civile lors des discussions parlementaires.

En effet, alors que les associations homos avaient de nombreuses idées sur le sujet (pas forcément concordantes, mais c’est à la profusion des idées que l’on peut voir qu’il y avait eu pluralité des sources et des réflexions), deux principaux interlocuteurs ont été choisis avec soin par l’élite politique française : Frédéric Martel et Jan-Paul Pouliquen. Le premier s’était illustré par un livre dans lequel il accusait les élites homos de ne pas avoir anticipé correctement l’épidémie du VIH (avec raison, certes, mais qui peut se targuer, à l’époque, d’y avoir vu clair ?), ouvrage qui avait permis aux médias nationaux de voir des complots homos partout, et qui, depuis, haranguait les foules du PS en leur répétant que les pédés étaient bien trop révolutionnaires pour accepter le mariage bourgeois. Le second s’était illustré par son travail d’archive et de lobbying, mais aussi par sa fâcheuse tendance à se considérer comme le porte-parole des associations, alors qu’il y était persona non grata pour avoir trop souvent tiré la couverture à lui.

Même si Aides, Act Up et les autres associations, réunies au sein d’un collectif, ont finalement été formellement entendues par la commission préparant le pacs, ce sont Martel et Pouliquen qui ont été mis en avant comme interlocuteurs sur mesure pour pousser un projet qui était loin de reprendre les revendications des associations. Pourquoi aborder l’ouverture du mariage universel à tous les couples si Martel pense que c’est bien trop bourgeois ? Pourquoi s’embêter avec l’homoparentalité si Pouliquen estime que cela n’a aucun rapport avec le pacs ?

À l’inverse, de nombreux groupes religieux ou philosophiques n’ayant rien à voir avec l’homosexualité, si ce n’est leur homophobie notoire, ont été convoqués pour exposer leurs thèses : les différentes religions assénant les arguments sexistes les plus éculés (avec des Catholiques parlant au nom des Catholiques, des Juifs au nom des Juifs, des Protestants au nom des Protestants, sans qu’on les soupçonne de communautarisme, bien sûr), des experts parlant d’ordre anthropologique rappelant beaucoup l’ordre divin, les juristes les plus réactionnaires de l’université et quelques psychanalystes lacaniens adeptes rigides de l’ordre du père.

C’est un peu comme si on avait convoqué uniquement les cardinaux les plus réactionnaires, les antisémites les plus obtus et quelques néo-nazis pour parler de judaïté, et choisi un ou deux Juifs athées et discrètement antisémites pour illustrer la pluralité des débats. Ce n’est pas la première fois que la République utilise ce stratagème : il y a un demi-siècle encore, les questions du droit de vote des femmes, de leurs droits civils spécifiques ou du travail qu’elles étaient autorisées à exercer avec ou sans l’autorisation écrite de leur mari, étaient débattues à l’Assemblée nationale par des hommes, sans qu’aucune femme ne puisse y prendre part. Sans parler de l’indigénat des colonies.

La mise à l’écart des homos lors de discussions les concernant au premier chef n’est donc pas une preuve de l’homophobie des politiciens français (même si certains ont montré avec brio qu’ils pouvaient l’être), mais de leur incapacité à penser l’universalisme en des termes réellement universels.

Techniques d’exclusion

Outre l’occultation des interlocuteurs trop « radicaux », il existe d’autres techniques d’exclusion qui ont été utilisées par nos représentants nationaux pour délégitimer la société civile : l’infantilisation et le terrorisme intellectuel. L’infantilisation est une technique qui a fait ses preuves depuis longtemps puisqu’elle a permis de justifier le colonialisme, l’esclavage et l’exclusion des femmes : en attribuant à la catégorie choisie (indigènes, femmes, homos) des attitudes infantiles, les politiciens se sont distingués comme des parents tout-puissants, à la fois aimants (« les nègres sont fascinants et beaux, les femmes sont des déesses et des mères, les homos sont tellement créatifs ») mais aussi nécessairement sévères (« les nègres sont de grands enfants qui ne veulent pas travailler, les femmes sont des créatures fragiles et émotives qu’il faut préserver, les homos sont des irresponsables consuméristes qui n’en n’ont jamais assez »). Les politiciens ne sont donc pas les élites parasitaires et réactionnaires, mais les garde-fous sauvegardant le pays des irresponsables, des trop gâtés et des communautaristes.

C’est là qu’intervient l’autre technique, le terrorisme intellectuel. Les dictateurs parlent de criminels, les colonialistes de terroristes, le patronat réactionnaire de partageux et les élites républicaines parlent de communautarisme. Cela s’illustre de deux manières : l’utilisation du matraquage sémantique, et le dévoiement des normes communes.

Le matraquage sémantique, c’est par exemple proclamer à tout bout de champs que nous vivons dans une République démocratique et populaire. Plus on le répète, et moins cela semble être vrai… L’insistance de certains dirigeants américains à célébrer la liberté et la démocratie au moment où les libertés sont restreintes et où le régime est ploutocratique n’est pas le fruit du hasard. La France n’échappe pas, bien sûr, à ce matraquage sémantique : on parle de laïcité quand les droits élémentaires des Musulmans français sont bafoués, et on parle d’universalité quand elle ne concerne que quelques-uns. Outre ce dont on vient de parler plus haut, le fait que l’universalisme et le communautarisme aient été opposés si souvent, et à tout bout de champ, devrait nous faire soupçonner des manœuvres tout sauf universalistes.

Le dévoiement des normes communes, c’est l’appropriation d’un objet de l’imaginaire collectif par un groupe afin de disposer d’un monopole de la parole au nom de cet objet. Comme le font les élites françaises (issues pour beaucoup des mêmes milieux où être femme, noir(e), arabe ou homo n’est pas très courant) qui s’approprient l’universalisme (et la République) pour accuser les autres de communautarisme. Le fait que les termes « communauté catholique » ou « communauté protestante » soient perçus avec bienveillance, synonymes de paix civile, de dialogue et de respectabilité alors que les expressions de « communauté musulmane » ou de « communauté gaie » sont tout de suite associés aux ghettos, au terrorisme ou aux revendications particularistes, devraient nous inciter à la réflexion.

L’infantilisation et le terrorisme intellectuel employés contre les homos lors des discussions sur le pacs ou la loi contre l’homophobie montrent que, sans préjuger des mécanismes représentatifs ayant débouché sur leur absence au Parlement, l’idée même de voix gaies discordantes a été insupportable aux élites républicaines qui ont préféré la manipulation à une discussion qui aurait pu mener à la remise en question de leur monopole de la représentation.

Discussions et mobilisation

Même si les universalistes particularistes républicains ont une lourde responsabilité dans la quasi-absence d’homos visibles dans la vie politique française, il faut aussi admettre que les homos sont aussi en partie responsables de leurs propres malheurs.

Ce problème tient au manque de culture politique des élites qui pourraient sortir du placard : tous ces hommes et femmes qui cherchent à cacher leur orientation sexuelle avec pour argument principal la protection de leur vie privée sont, à leur manière, des agents de la domination des « universalistes particularistes ». Pour reprendre les mêmes exemples, c’est un processus de censure personnelle assez proche de celle que l’on peut trouver chez les Noirs qui se font passer pour blancs afin d’obtenir un poste aux États-Unis ou des femmes cherchant à se comporter comme les pires des hommes (au sens de « mâle ») pour aider leur carrière : outre le fait que cela ne fonctionne qu’à la marge, cette attitude renforce surtout les croyances majoritaires selon lesquelles, s’ils se cachent, c’est qu’ils doivent bien avoir des raisons d’avoir honte.

Ce n’est pas pour rien que les homophobes les plus virulents détestent la Gay Pride plus que les autres : c’est l’idée même de visibilité et d’une acceptation de soi, éventuellement de fierté retrouvée, qui leur fait horreur. Les homos dans le placard sont nécessaires à l’homophobe car ils le légitiment. Tout comme Margaret Thatcher a pu, selon certains, promouvoir le machisme en politique, les politiciens dans le placard peuvent être vu comme les collaborateurs des homophobes.

Ce n’est pas pour rien non plus si les projets d’outing d’Act Up à l’égard d’un député « égaré » dans une manifestation homophobe a eu autant d’éclat : beaucoup d’homos eux-mêmes, aussi bien dans la classe politique, dans les médias ou la société civile, sont dans une situation similaire. Certains d’entre-eux risquent réellement leur carrière s’ils sortent du placard, mais beaucoup d’entre-eux sont aussi des opportunistes qui ne comprennent pas la dimension politique de la sortie du placard. Pour reprendre le vocabulaire des années marxisantes, ce sont des valets du patriarcat.

Un autre signe de manque de culture politique des élites dans le placard réside dans l’obsession pour le genre (de l’anglais gender) : les avancées des féministes françaises comme anglo-saxonnes sur l’identité sexuelle n’ont eu aucune influence sur les débats sur le mariage, l’homophobie, la famille ou le code civil, aussi bien parmi les intellos gays qu’en politique classique. On parle encore des hommes et des femmes comme s’il s’agissait d’espèces différentes, et l’idée de la suppression du genre comme terme juridique semble aujourd’hui impensable. Et pourtant, est-ce la possession d’un vagin ou d’un pénis qui fait de nous un être unique ou n’est-ce pas plutôt la combinaison d’un nom, d’une situation familiale et personnelle, de nombreuses identités, d’un numéro de sécu unique et d’une nationalité ? Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de différences entre les hommes et les femmes, mais plutôt qu’il faut se poser la question de l’intérêt du genre dans la loi et les règlements. Si nous sommes tellement égaux, en quoi la possession d’un organe sexuel particulier devrait-elle avoir des conséquences légales ?

C’est une piste que les féministes ont arrêté d’explorer pour se contenter d’un peu de concret avec la loi sur la parité : en abandonnant l’idée d’une universalité des genres, elles ont obtenu quelques places sur des listes. Sans beaucoup de résultats, mais la loi est encore jeune. Cependant, rien n’obligeait les homos à se plier à cette injonction sexuelle : la voie abolitionniste pourrait mener à un élargissement des droits aux homos sans avoir à recourir à des arguments compliqués sur le sida, les méchantes familles qui récupèrent les maisons en spoliant le conjoint ou des droits de garde reniés.

Certains auteurs (en particulier le juriste néerlandais Kees Waaldijk) pensent que ce n’est pas un problème de culture politique mais au contraire une marque de sagesse. Ce qu’il appelle « la politique des petits pas » est, selon lui, un choix assumé : on demande la fin des discriminations, puis la légalisation des unions, puis le mariage, puis l’adoption, etc. Commencer par des demandes radicales est voué à l’échec, il faut savoir attendre que l’opinion murisse. Je n’en suis pas vraiment convaincu, pour une raison très simple : lorsqu’une jeune fille a été brûlée vive par un jeune dans une cité, les foules se sont mobilisées et la société civile s’est organisée. Quand un homo a été brûlé vif par des crétins dans le Nord, le magazine gay et lesbien Têtu s’est un peu agité, un an après les associations n’ont que l’homophobie à la bouche, espérant peut-être une nouvelle vague de subventions, mais on n’a pas vu beaucoup de gens dans la rue, ni beaucoup de société civile en mouvement.

Pour Didier Lestrade, fondateur d’Act Up et poil à gratter de la « communauté » (il revendique le terme), cette faillite de la mobilisation politique est le reflet de l’individualisme de la « génération moi » (la me-generation), de la fin de la communauté comme entité culturelle et politique, et surtout de la droitisation de la politique française à propos des identités. Cette droitisation est telle qu’il a fallu attendre que ce soit la droite, et non la gauche, qui nomme le premier secrétaire d’État d’origine maghrébine et le premier ministre ouvertement gay. Échec de la « communauté », mais aussi échec de la gauche, ce qui indique aussi le peu qui était attendu de la droite.

Alors que le terme « communauté homosexuelle » est utilisé sans retenue par les médias, bien souvent de manière négative, cette communauté n’existe que par le consumérisme et les phénomènes de mode. Les associations ne recrutent plus, la prévention des infections sexuellement transmissibles est un échec, et le rainbow flag ne sert plus qu’à vendre des voyages et des sous-vêtements. Si pour Didier Lestrade c’est la fin d’une aventure collective possible, c’est aussi la fin de l’espoir : le système républicain est tellement bloqué (l’ascenseur social est en panne, la représentation n’est pas universelle et les élites parasitaires ne cherchent même plus à dissimuler leur élitisme), que les plus jeunes, ceux qui pourraient apporter du sang neuf à la société civile, ont déjà baissé les bras. Ce n’est plus la peine de se mobiliser : comme me l’a dit un associatif désabusé « on a vu à quoi la marche des beurs a mené, les féministes françaises se sont exilées dans les campus américains et les élites homos qui ne sont pas mortes du sida se sont reconverties dans la finance ».

C’est en cela que l’on mesure la force de persuasion de l’universalisme particulariste à la française : même insultés, humiliés, accusés de « communautarisme » et de légèreté impardonnable, les homos français semblent sincèrement penser que le combat politique est réservé aux universalistes particularistes (non-Noirs, non-femmes, non-homos, vous connaissez ce refrain) et que le combat est perdu d’avance. Tout comme les Français d’origine étrangère et les femmes qui désertent la politique.

La violence dont fait preuve l’élite politique française à l’égard des homos, en les maintenant dans le placard, en les privant de tribune politique et en ne les écoutant pas lors des discussions qui les concernent n’a rien de spécifique aux gays. Comme le montrent de nombreuses féministes, l’homophobie n’est qu’un effet secondaire du sexisme, ou mis en forme plus brutalement, de la domination violente d’un groupe sur les autres. D’autres groupes en sont aussi victimes.

La lourdeur de ce phénomène de violence par les groupes dominants montre à quel point l’universalisme républicain pratique le matraquage sémantique dont il a vraiment besoin pour ne pas avoir à devenir vraiment universel. Cet universalisme n’est point universel et ne l’a jamais été. Il est au contraire profondément particulariste. Certes, c’est un phénomène présent dans d’autres pays occidentaux, mais sa violence est d’autant plus frappante en France que ses dirigeants se réclament de l’idéologie des Lumières et de la Révolution.

À défaut de représentation gaie en politique, j’aurais aimé parler d’un lobby homo, voire même d’un complot, cela aurait été tellement passionnant de découvrir les réseaux secrets et les membres influents. Cela aurait été la preuve que la République écoute ses gays et ses lesbiennes, même seulement les plus riches, même de façon discrète. Dans vingt ans, peut-être ?