Le colloque « Sexualité, colonisation, immigration : enjeux et héritages » se tiendra le 15 février prochain au Musée national de l’histoire de l’immigration à Paris, en présence d’une trentaine d’intervenants. Benjamin Stora, qui préside le Conseil d’orientation de l’Établissement public du Palais de la Porte Dorée et du Musée national de l’histoire de l’immigration, propose ici une tribune insistant sur l’intérêt de poursuivre les débats sur la représentation des femmes et des minorités afin de déconstruire les clichés hérités de la période coloniale. Historien, spécialiste du Maghreb contemporain, des guerres de décolonisations et de l’immigration maghrébine en Europe, Benjamin Stora a écrit de nombreux ouvrages sur l’Algérie, notamment C'était hier en Algérie, les Juifs d'Algérie, de l'Orient à la République (Larousse, 2016), Les Clés retrouvées, une enfance juive à Constantine (Stock, 2015) et La guerre d'Algérie expliquée en images (Seuil, 2014).
Le Palais de la Porte dorée et le Musée national de l’histoire de l’immigration accueilleront le 15 février prochain, le colloque prévu de longue date, à l’initiative du Groupe de recherche Achac et de son président Pascal Blanchard, « Sexualité, colonisation, immigration : enjeux et héritages ».
Ce colloque doit permettre durant une journée d’analyser et de débattre des processus d’asservissement et de domination sexuelle durant la période coloniale et de ses effets sur les migrations postcoloniales. Pour le Musée national de l’histoire de l’immigration, ce colloque doit contribuer au débat nécessaire visant à rendre compte au travers de l’histoire, des systèmes et des pratiques infériorisant le corps des femmes, qui conditionnent encore aujourd’hui les rapports sociaux au sein de la société française et plus largement les relations entre les populations occidentales et celles des ex-colonisés du Sud.
Pour le Musée national de l’histoire de l’immigration (MNHI), l’intérêt de ce colloque est double. Il permet à la fois de « croiser » la question du genre au regard de l’histoire coloniale et de l’immigration mais aussi de tenter d’en mesurer les effets en termes d’héritages tant au niveau de la société française que pour les premiers concernés aujourd’hui : les personnes issues de l’immigration coloniale ou encore les « racisés ». Certes, cette immigration issue de l’ex-empire colonial français ne saurait recouvrir le champ très large de l’histoire de l’immigration et des migrations traités par le MNHI, mais la persistance des discriminations d’une génération à l’autre pour ces publics nous oblige collectivement à mieux comprendre les processus à l’œuvre pour mieux les déconstruire.
En accueillant ce colloque, le Musée national de l’histoire de l’immigration poursuit donc sa double mission : permettre à chacun l’accès aux savoirs et mettre en débat ce savoir afin de lutter contre les préjugés et les stéréotypes.
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