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Newsletter #4 - 25 mars 2020

Tribune

L’immense musicien et saxophoniste
Manu Dibango nous a 
quitté
 
Par l’équipe du Groupe de recherche Achac
 

L’immense musicien et saxophoniste Manu Dibango nous a quitté, foudroyé par le Covid-19 après avoir été hospitalisé. Il avait été l’une des 45 figures majeures de la série « Artistes de France », racontée par Jacob Desvarieux, une série réalisée par Lucien Jean-Baptiste et Pascal Blanchard. Un film hommage à redécouvrir ici. Il a également participé aux deux films inédits pour France 2 « Décolonisations. Du sang et des larmes » proposés par Pascal Blanchard et David Korn-Brzoza (dont la diffusion au regard de la pandémie a été reportée après l’été), découvrir la bande annonce des films. 
 
Né à Douala en 1933, Manu Dibango se familiarise avec la musique dès le plus jeune âge, notamment au temple où il chante dans la chorale. Venu en France en 1949, il découvre le jazz et apprend le piano. Puis joue dans les boîtes, les clubs privés et les orchestres. Le voilà embarqué en 1956 à Bruxelles et Anvers où il découvre les milieux congolais dans l’effervescence de l’accession à l’indépendance. 
En 1962, Manu Dibango lance son propre club à Léopoldville et y fait connaître le twist, avant d’ouvrir un autre club à Douala. Mais les affaires sont difficiles et il revient en France en 1967 pour lancer son propre big band. Il affirme son style afro-jazz urbain. À la suite de l’émission de télévision de Gesip Légitimus, il travaille avec Dick Rivers puis Nino Ferrer. 
Au détour des années 1970, l’album afro-jazz Saxy Party le met à nouveau dans la lumière. Mais c’est Soul Makossa, la face B d’un 45 tours, enregistré pour la coupe d’Afrique des Nations en 1972, qui lui ouvre les portes des États-Unis. Les accents africains de son jazz enthousiasment les musiciens noirs d’Amérique et le tube fera le tour du monde, avant d’être repris par Michael Jackson et, plus récemment, Rihanna. Lunettes noires, crâne rasé, saxo en bouche… Ce sont les années 1990 qui le consacrent définitivement comme icône internationale de la world music, avec Wakafrika. Un album composé de reprises des plus grands tubes africains avec des figures musicales emblématiques : Salif Keïta, Papa Wemba, Angélique Kidjo, Youssou N’Dour, King Sunny Adé, Peter Gabriel, Manu Katché… Manu Dibango aura joué avec les plus grands : Fela Kuti, Herbie Hancock, Ray Lema, ou encore Serge Gainsbourg. 
 
Un immense artiste nous quitte. Il laisse derrière lui soixante années de carrière et d’engagement, sans pause, ni éclipse, enchaînant plusieurs vies, les oreilles toujours en alerte, à l’écoute du son des époques et de l’histoire de son continent. Fidèle depuis toujours aux projets du Groupe de recherche Achac, il venait de participer aux deux films inédits pour France 2 Décolonisations. Du sang et des larmes proposés par Pascal Blanchard et David Korn-Brzoza. Là encore, il nous a donné sa mémoire, ses souvenirs et sa puissance d’émotion pour parler des décolonisations au Cameroun (découvrir la bande annonce des films). 
 
À sa mémoire… À un des grands artistes de France… et du monde qui vient de nous quitter. 
 
Toute l’équipe du Groupe de recherche Achac

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Tribune

La matrice de la haine
 
Entretien avec Frédéric Potier
 
Par Pascal Blanchard
 

Le nouvel ouvrage de Frédéric Potier, La matrice de la haine, vient d’être publié aux Éditions de l'Observatoire. Préfet, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) depuis mai 2017, diplômé de Sciences Po Bordeaux et de l'ENA, Frédéric Potier a beaucoup travaillé au cours de sa carrière sur les questions institutionnelles et ultramarines. Il a notamment publié L’élection présidentielle en France avec Pascal Jan aux Édition LexisNexis en 2012 ou Contre le racisme et l’antisémitisme avec Ferdinand Mélin-Soucramanien aux Éditions Dalloz en 2018. Son nouvel ouvrage est un plaidoyer pour une République ouverte et ambitieuse, il fait suite à de nombreux états des lieux, notamment publiés sur le site de la Fondation Jean Jaurès ou encore du Groupe de recherche Achac. C'est aussi le récit d'un combat collectif contre les extrémismes identitaires et les préjugés. 

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Focus

Exposition

Les indépendances :
35 ans de décolonisations françaises (1943-1977)

 

Itinérance à partir de juin 2020

L’année 2020 sera marquée par les commémorations du 60anniversaire des indépendances en Afrique subsaharienne, point d’orgue des décolonisations initiées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et par la saison culturelle Africa2020 au cours de laquelle de nombreux événements seront organisés en France par le gouvernement français. Dans cette dynamique, le Groupe de recherche Achac et ses partenaires ont programmé une exposition pédagogique destinée au monde scolaire et aux grands festivals, en 15 panneaux autoportés, sous le titre Les indépendances : 35 ans de décolonisations françaises (1943-1977) qui sera disponible dès juin 2020. 
Elle commence avec la période d’apogée de l’Empire colonial français, puis revient sur les conflits de décolonisation et les indépendances, se poursuit sur la période intermédiaire (1967-1977), avant de se conclure sur les guerres de mémoire qui s’affirment à l’époque contemporaine et sur l’histoire des outre-mer actuels. Elle s’inscrit dans la continuité de l’ouvrage Décolonisations françaises. La chute d’un Empire (La Martinière, 2020) de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire et annonce la diffusion sur France 2 du documentaire en deux volets « Décolonisations. Du sang et des larmes » réalisé par David Korn-Bzroza et Pascal Blanchard (dont la sortie a été reportée suite à l’épidémie au lendemain de l’été).

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Plus d'information

Open source

SEXUALITÉS, IDENTITÉS & CORPS COLONISÉS
(CNRS Éditions, 2019)


 
Chaque  semaine, le Groupe de recherche Achac, en partenariat avec CNRS Éditions et les Éditions La Découverte, vous propose un article du livre en open source. L’objectif, ici, est de participer à une plus large diffusion des savoirs à destination de tous les publics. Les 45 contributions seront disponibles pendant toute l'année 2020.
Découvrez cette semaine l’article co-écrit par Christelle Taraud et Jean-François Staszak, intitulé Les nouveaux territoires de la sexualité postcoloniale. Dans cet article, les auteurs s’interrogent sur les relations sexuelles, amoureuses et/ou conjugales interraciales, si elles restent de nos jours toujours marquées par le racisme colonial ou encore les politiques de ségrégation. Ce lien entre colonisateurs et « indigènes », et plus largement dominants et dominés dans les contextes impérialistes, existait-il indépendamment du rapport colonial/impérial, sans que leurs pratiques et imaginaires sexuels n’aient été directement affectés, voire définis, par la domination des premiers sur les seconds ? Ils s’intéressent également à cet « héritage » racialo-sexuel qui est constamment réactualisé dans des territoires très clairement définis et circonscrits, et au travers de processus à l’échelle planétaire : tourisme sexuel et conjugalité « racialisée », immigration sexuelle et marché prostitutionnel mondialisé, fantasmes et culture pornographique notamment virtuelle, imaginaires publicitaires et culturels, quartiers et catégories de populations « ethnicisées » des pays du Nord et/ou riches…
Le Groupe de recherche Achac met également à disposition, ici, une séquence vidéo du colloque « Images, colonisation, domination sur les corps » qui a eu lieu le 3 décembre 2019 au Conservatoire national des arts et métiers. Découvrez l’intervention de Jean-François Staszak qui analyse, ici, trois images : Les Seins aux fleurs rouges ou Deux tahitiennes {Tahiti, Polynésie}, peinture signée Paul Gauguin, 1899 ; « Casbah », couverture de l’hebdomadaire Voilà {Paris, France}, 1937 (juin) ; Fille des Preanger (Java), panneau d’exposition, tirage grand format, d’après une photographie issue de la collection Alfred Bertrand datant d’avant 1880, exposition de 2013. Vous retrouverez ces images au sein de l’ouvrage Sexe, race & colonies. La domination des corps du xve siècle à nos jours (La Découverte, 2018) respectivement aux pages 225, 284 et 494.
 
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France

Article

Peste, choléra, grippe espagnole…
Avant le COVID-19, ces épidémies qui ont traversé l'histoire

Publié le 13 mars 2020
France Inter
 
Jean Lebrun nous propose de remonter dans le temps à travers une série consacrée à la gestion et la réception des différentes épidémies qui ont marqué l’histoire afin de mieux comprendre les enjeux liés au COVID-19. Qu'avons-nous à apprendre de l'histoire sur tous les fléaux passés qui ont marqué nos sociétés ? L'épidémie du coronavirus interpelle notre culture épidémiologique, notre mémoire des infections et constitue un vrai test pour la démocratie. À l'heure du COVID -19, quelles réponses l'histoire peut-elle nous apporter pour essayer de mieux comprendre ? 
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France

Article

Albert Memmi :
vie et œuvre de l’auteur du Portrait du colonisé

Publié le 18 mars 2020
La règle du jeu
 
« La Règle du jeu », revue littéraire, philosophique, politique et artistique, analyse l’ouvrage « Portrait d’un colonisé » (Gallimard) d'Albert Memmi paru en 1957. Cet ouvrage a, à l’époque, contribué à changer le regard sur le passé colonial et est devenu une référence dans l’histoire de la sociologie de la colonisation. L’auteur y analyse en effet avec rigueur les rapports qui unissent le colonisateur au colonisé, imposant à chacun attitudes et réactions. Albert Memmi avait proposé quarante ans plus tard la préface de l’ouvrage Images d’Empire (Éditions de la Martinière/La Documentation française) en 1997, un livre de Nicolas Bancel et Pascal Blanchard, fruit d’une longue série d’échanges fait de plaisirs intellectuels et de longs débats passionnants entre lui et les auteurs.
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France

Article

Lettre aux Français depuis leur futur

Publié le 18 mars 2020
Libération
 
L’écrivaine Francesca Melandri intervenait le 13 octobre 2019 aux côtés de Pascal Blanchard et Abd al Malik au cours de la table ronde « France-Europe-Afrique : regards croisés sur les mémoires coloniales » lors des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, et livrait son regard sur le passé colonial (italien) et ses effets toujours vivaces dans le présent. Le 18 mars 2020, l’auteure écrivait une lettre ouverte aux Français depuis Rome, où elle est confinée depuis le 9 mars. Quotidien chamboulé, vie sociale réinventée, angoisses exacerbées… l’Italie a quelques malheureux jours d’avance sur la France dans la pandémie. Ce message provenant du « futur » nous rappelle l’importance de comprendre le passé et ses erreurs pour pouvoir agir.
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France

Article

Des « vieilles colonies » aux outre-mer : essai d'historiographie

© Coll. part./DR

Janvier-avril 2020
Histoire@politique
 
Cet article dresse un bilan des évolutions historiographiques de l’étude des « vieilles colonies » transformées en départements d’outre-mer (Dom) en 1946. Il montre que, pendant longtemps, l’écriture de l’histoire de ces territoires n’a pas été l’apanage des historiens. Une première génération d’historiens professionnels a néanmoins commencé à poser, à partir des années 1960-1970, les fondements d’une historiographie, parallèlement à l’installation des premières structures universitaires dans le domaine des sciences humaines. Depuis lors, l’histoire de ces territoires ne cesse de s’enrichir. Les thèses les plus récentes proposent des recherches qui décloisonnent l’objet au moyen d’une histoire globale et connectée faisant la part belle aux approches transversales et comparatistes. Le champ des investigations demeure très ouvert et les sources largement accessibles et inédites.
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France

Exposition

« Expériences combattantes. Parole aux harkis »
 

Du 24 février au 20 mai 2020
Service historique de la Défense (Vincennes)
 
Cette exposition (momentanément interrompue en raison de l’épidémie) souhaite valoriser les témoignages oraux, issus de campagnes de collecte successives de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). Outre ces témoignages, des reproductions de documents et des photographies illustrent les missions combattantes des harkis, leur vie au quotidien et plus généralement le conflit. Le Groupe de recherche Achac, quant à lui, rendra hommage aux combattants africains issus de l’Empire colonial français et massacrés par les Allemands en mai-juin 1940, avec l’exposition « Les soldats d’Afrique et les massacres de mai-juin 1940 en France. Histoire, mémoire et héritages » en cours de réalisation et qui sera disponible dès juin 2020.
 
Plus d’informations

France

Exposition & conférence

La Maison de l’Afrique à Nantes

Du 5 au 8 mars 2020
Maison de l’Afrique (Nantes)
 
À l’occasion de la 8e édition du festival Atlantide, les Mots du Monde, à Nantes, festival des littératures, la Maison de l’Afrique a organisé une conférence exceptionnelle de Pascal Blanchard, historien et spécialiste du fait colonial, autour de l’exposition présentée en avant-première à cette occasion : « Les Indépendances. 35 ans de décolonisations françaises (1943-1977) ». Cette exposition a été conçue par le Groupe de recherche Achac pour être diffusée tout au long de l’année 2020 à l’occasion du 60e anniversaire des indépendances. Pour découvrir les temps forts de cette rencontre, la Maison de l’Afrique met en ligne la vidéo de la présentation de l’exposition et de la conférence à Nantes.
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