Moshé Brand, naît le 2 février 1947 à Chypre d’une mère réchappée d’Auschwitz, et d’un père, résistant polonais ayant rejoint l’armée soviétique. D’abord refoulés de Palestine, ils s’installent à Haïfa en 1948, après la constitution de l’État d’Israël. Moshé se passionne tôt pour le chant. À 8 ans, il chante dans une chorale, à la synagogue, et imite déjà les crooners américains. Bientôt, pour dompter ce garçon impétueux, ses parents l’envoient dans un kibboutz. Il le quitte à 15 ans et essaye divers petits métiers en restant préoccupé par le chant. Avec The Chocolates, groupe formé en 1962, il joue dans les hôtels et les cabarets d’Haïfa, puis au-delà, reprenant les standards de ses idoles, dont Dean Martin, Ray Charles, Bing Crosby et Frank Sinatra. En 1968, il enrichit son expérience avec le Lakat Karmon, troupe avec laquelle il interprète des airs traditionnels lors d’une tournée internationale en Afrique, en Australie et aux États-Unis.
En 1969, Sylvie Vartan et Carlos le découvrent dans un hôtel de Téhéran. Frappés par son talent et bien qu’il ne parle pas français, ils l’incitent à venir en France. À Paris, le parolier Jean Renard le prend en main, crée son nom de scène et un premier répertoire, dont Laisse-moi t’aimer, 45 tours vendu à un million deux cent mille exemplaires en 1970-1971. Avec son titre Mais dans la lumière, il remporte le grand prix RTL international le 28 octobre 1970. Dès lors, de nombreuses collaborations avec les plus grands voient le jour. En effet, Dalida lui propose de participer à son spectacle à L’Olympia en novembre 1971 et il part en tournée avec Esther Galil.
Très vite, ses titres pour « midinettes » caracolent en tête du hit-parade : Qui saura (1972), C’est ma prière (1972), Rien qu’une larme (1973), C’est comme ça que je t’aime (1974), Qui pourra te dire ? (1974). Mais ses managers successifs le cantonnent dans un rôle de bellâtre alors qu’il aspire, depuis toujours, à une carrière internationale de chanteur à voix. Épuisé par un rythme frénétique — enregistrements, obligations médiatiques, deux cent cinquante galas par an —, contrarié par une carrière qui lui échappe en grande partie, inquiété par la situation en Israël depuis la guerre du Kippour (1973), Mike Brant sombre dans la dépression. Après une première tentative de suicide, il met fin à ses jours le 25 avril 1975.
Livre : Pernez Pierre, Mike Brant, inoubliable, City, 2015.
Film : Laufer Erez, Mike Brant : laisse-moi t’aimer, Cinétévé / INA Entreprise, 2003.
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