Expositions

Premières figures, premiers engagements (1789-1815)

« Les femmes ont les mêmes droits naturels que les hommes et en conséquence, il est souverainement injuste que nous n’ayons pas les mêmes droits dans la société. »

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, 1790

Adoptée en 1789 par l’Assemblée nationale réunie à Versailles par la convocation des états généraux, la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » modifie en profondeur la représentation de la Nation en mettant fin au régime féodal et en consacrant l’égalité citoyenne. Il faudra toutefois attendre 1794 pour que celle-ci soit étendue « aux hommes de couleur », alors que les femmes restent exclues de toute représentation politique et d’un égal accès aux droits civiques. L’abolition de l’esclavage (1794) et l’acquisition de droits politiques égaux sont au cœur d’un vif combat politique qui divise la Nation. Au sein des colonies, des indépendantistes, à l’image de l’Afro-Caribéen Toussaint Louverture, considèrent la liberté comme le ciment d’un nouveau destin national sans lien avec la métropole. Les nationalistes, conduits par le député Jean-Baptiste Belley, revendiquent cette liberté comme base nécessaire à la fondation d’une « société multiraciale », en métropole comme dans les colonies. La prise de pouvoir par Napoléon Bonaparte en 1799 met un terme à ce mouvement d’émancipation, le Premier consul rétablissant l’esclavage en 1802. Dès 1806, le Premier Empire réinstaure rapidement des mesures ségrégationnistes et fait des Noirs des « indésirables en métropole ».

Grandes perdantes de la Révolution malgré leur implication, les femmes essaient sans succès de s’assurer une voix à l’Assemblée et sont mises à l’écart des transformations institutionnelles. L’engagement d’Olympe de Gouges, rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791 donne le ton, tout comme le combat pour l’égalité d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt ou de Pauline Léon, qui militent pour que les femmes puissent intégrer la garde nationale et les bancs des assemblées. Leurs positions et revendications pour l’égalité entre les sexes — radicales à l’époque —, en font les ennemies de nombreux révolutionnaires moins progressistes. Pour leur engagement et leur mobilisation, beaucoup d’entre elles seront guillotinées ou internées en asile. Avec la Révolution française, commence ainsi le long combat pour l’égalité et la diversité dans l’espace politique et citoyen.


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