Bibliographie

Hodeir Catherine, Stratégies d’Empire. Le grand patronat colonial face à la décolonisation, Editions Belin, 2003.

Le grand patronat colonial français existe-t-il vraiment ou n’est-il que la branche ultra-marine du grand patronat français ? Confronté aux enjeux de la décolonisation entre 1945 et 1962, constitue-t-il un groupe de pression résistant aux indépendances ? Va-t-il mettre en œuvre le dégagement, la reconversion, le redéploiement de ses activités ou bien s’engage-t-il dans la coopération en s’adaptant au néocolonialisme ? Pourquoi, enfin, s’investit-il dans la construction de l’Europe ? Autant de questions complexes auxquelles cet ouvrage tente de répondre…

Manceron Gilles, Marianne et les colonies, La Découverte, 2003.

C’est une introduction originale à l’histoire de la colonisation française que propose Gilles Manceron dans cet essai inédit. On sait que ces dernières années, des revendications se sont élevées, pour exiger des réparations, voire des poursuites judiciaires, aux crimes de la colonisation : quelles réponses apporter aujourd’hui à ces revendications ?

Blanchard Pascal, « Uncle Ben’s dans les rue de Paris!  », Black Logo 5, Africultures n°56, 2003.

Incroyable. Uncle Ben’s vient de se marier à Paris (le 17 juin) et on l’ignorait ! Encore une grande idée de la marque et de son groupe (Masterfoods), mise en forme par son agence de marketing direct, C’est Super, pour faire parler de l’une des marques alimentaires préférées des Français (la sixième en termes de notoriété selon une étude récente). Mi-juin, dans les rues de Paris, les Parisiens peuvent découvrir un long cortège de limousines et de décapotables pour un mariage princier. Objectif : le jardin des Tuileries, où des journalistes attendent les mariés. L’objet de la campagne : mettre en valeur les nouvelles gammes de produits de la marque, les quatre nouvelles sauces Saveurs et aller au contact du public (dixit la chef de groupe chez Masterfoods en charge de l’opération). Raciste, non de mauvais goût sans aucun doute mais révolutionnaire et révélateur aussi d’une histoire plus complexe…

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Blanchard Pascal, « Un bout de chemin ensemble? », Black Logo 1, Africultures n°52, 2002.

Au mois de janvier 2002, sur les murs de Paris, une publicité attire notre attention. Aucune stéréotypie nette, bien au contraire, encore que…. Sur cette affiche, un jeune couple métis. Sourire aux lèvres, beaux, symboles de la société multiculturelle Black-Blanc-Beur qui prend le métro tous les jours. De toute évidence amoureux (Week-end à Rome !), de connivence et heureux de vivre. Une campagne parfaite. Elle a même reçu le prix CB News communication. Alors pourquoi la retenir pour notre rubrique Black logo ?

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Corm Georges, Orient Occident. La fracture imaginaire, La Découverte, 2002.

Pour nombre d’observateurs, les événements du 11 septembre 2001 confirment l’hostilité supposée millénaire entre l’Orient et l’Occident. Dans cet essai incisif, Georges Corm explique pourquoi il s’agit en réalité d’une « fracture imaginaire », cachant de façon opportune des intérêts de puissances très profanes. Remontant aux sources de ce sentiment de fossé infranchissable entre civilisation occidentale et Orient « musulman », il explique comment se sont imposés au XIXe siècle les clichés d’un Orient Mystique, archaïque et irrationnel et d’un Occident matérialiste, rationaliste et individualiste.

Blanchard Pascal, « Les blacks ont un grand sexe? », Black Logo 2, Africultures n°53, 2002.

Au mois de novembre 2002, une vaste campagne destinée à promouvoir la nouvelle carte visa egg est dans toute la presse nationale et pour la Tv sous divers autres formats. Le concept est simple : la nouvelle carte, à l’encontre des idées reçues, permet aux consommateurs de gagner de l’argent. 1% de l’ensemble des dépenses est remboursé. Afin d’illustrer le propos, les auteurs de la campagne mettent en exergue diverses idées plus ou moins « reçues »… Et, bien entendu, l’une d’entre elle est particulièrement visible : « idée reçue n°9 : Les Blacks ont un grand sexe ». Celle-ci ne passe pas inaperçue. C’est d’ailleurs le but. Comme pour le spot TV, avec un Nain sous la toise qui en mangeant de la soupe « doit » grandir le Noir, bronzant sur la plage, en maillot, « doit » avoir un grand sexe.

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Blanchard Pascal, « Le corse colonial en image : indigène ou colonisateur? », Musée de la Corse, 2002.

L’identité du Corse (et donc de la Corse), entre ces deux mondes — celui du colonisé et celui du colonisateur — est paradoxale. C’est encore plus évident dans la production iconographique sur les colonies où le « Corse » est absent. Car le colonisateur est par définition « Français », il ne peut être ni « corse, ni Breton, ni Basque dans le vocabulaire républicain de cette fin du XIXe siècle. La présence de coloniaux de « couleurs » (Antillais ou Guyanias comme Éboué) n’a jamais eu d’incidence sur la production iconographique : jamais un colonisateur de « couleur » n’est représenté. C’est tout autant antinomique que de styliser un « colonisé » blanc !

Davis Mike, Génocides tropicaux. Catastrophes naturelles et famines coloniales, 1870-1900, La Découverte, 2002.

Ce livre offre une description saisissante des méfaits du colonialisme et de son régime politique et économique. Il présente ainsi un autre regard sur la naissance du tiers monde, en construisant une double histoire économique et climatique du développement qui conduit à penser l’interconnexion des deux grandeurs, naturelles et humaines, dans le cadre de ce qui était déjà, au XIXe siècle, un « système-monde ».

Ruscio Alain, Le credo de l’homme blanc, Éditions Complexe, 2002.

C’était le temps où l’homme blanc, sûr de la supériorité de ses valeurs, estimait avoir la mission d’étendre la civilisation au Monde entier. Le temps où la « race » était le facteur explicatif premier des évolutions de l’Humanité. Le temps où le monde se divisait entre maîtres et indigènes… Quels ont été, durant cette période, les fondements idéologiques qui ont « justifié » la domination française outre-mer ? Quel a été le Credo de l’homme blanc ? Et quelles ont été les (rares) contestations de la bonne conscience triomphante ? Tous les grands noms du monde politique (de Napoléon III à Charles de Gaulle, en passant par Jaurès, Blum, Lyautey…) et intellectuel (de Hugo à Mauriac, en passant par Balzac, Apollinaire, Picasso, Gide, Camus…) ont participé, peu ou prou, à ce vaste débat. C’est un tableau de cette pensée coloniale (et accessoirement anticoloniale) que brosse ici Alain Ruscio.

 

Vergès Françoise, Abolir l’esclavage : une utopie coloniale. Les ambiguïtés d’une politique humanitaire, Albin Michel, 2001.

Qu’y a-t-il de commun entre le discours et la politique abolitionnistes de la fin du XIXe siècle et le discours et la politique humanitaires d’aujourd’hui ? Pourquoi et comment la notion de réparation de la traite des Noirs et de l’esclavage a-t-elle pris tant d’importance depuis quelques années ? Dans cet essai d’histoire culturelle et politique sur les contradictions de la doctrine anti-esclavagiste, Françoise Vergès s’attache à montrer comment s’établit, dès la fin du XIXe siècle, une rhétorique de l’urgence où l’Afrique joue un rôle central.

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