De ses origines russes, Sacha Distel a notamment gardé son prénom et un goût prononcé pour « l’âme slave ». Son père, Loyina (Léonide) Distel est en effet né à Odessa à la fin du XIXe siècle. Emporté par la révolution bolchévique, son père, un « Russe blanc », émigre à Paris où il rencontre sa future femme, Andrée Ventura, sœur de Ray Ventura. Celle-ci, de confession juive, est arrêtée à Paris en 1942. Sauvé in extremis, baptisé dans la foulée, et caché au collège de l’Immaculée Conception de Laval, Sacha Distel ne retrouvera sa mère qu’à la Libération. Pianiste de son état, sa mère l’initie très tôt au jazz.
Tombé dans la marmite, le « Jazzman » Sacha Distel se construit par étapes en se nourrissant de diverses influences. Grâce à Ray Ventura, il s’initie au « be-bop », pendant un concert de Dizzy Gillespie à L’Alhambra en hiver 1948. En 1952, toujours grâce à Ray Ventura, il se retrouve à New York où il fréquente assidûment les boîtes de jazz de Manhattan. Revenu à Paris, il joue dans les caves de Saint-Germain-des-Prés et devient l’accompagnateur de Juliette Gréco. Mais Sacha Distel ne veut pas être seulement musicien. S’inspirant de l’exemple de Frank Sinatra, son idole, il aspire aussi à chanter. Ce sera chose faite, en 1959, quand sa carrière de chanteur est lancée grâce au tube Scoubidoubidou.
Entre 1960 et 1980, Sacha Distel, devenu un chanteur international, collectionne les succès en français et en anglais. Certains d’entre eux, comme La belle vie, chanson dont la musique est composée par lui en 1963, notamment repris par Tony Bennett et Frank Sinatra, sous le titre The good life, deviennent de véritables standards mondiaux. En 2003, sort son dernier album, En vers et contre vous. L’année suivante, Sacha Distel, malade, disparaît. Il reste cependant l’un des plus grands artistes de sa génération et l’un des rares jazzmen français à connaître une renommée internationale.
Livre : Distel Sacha, Profession musicien, Éditions de La Martinière, 2004.
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