Memoire Combattantes

FILMS

Manu Dibango raconté par Jacob Desvarieux

Né à Douala en 1933 dans une famille protestante, Manu Dibango se familiarise avec la musique dès le plus jeune âge, notamment au temple où il chante dans la chorale. Venu en France en 1949, pour préparer le baccalauréat, il découvre le jazz et apprend le piano. Puis, il s’initie au saxophone avec Francis Bebey durant les colonies de vacances pour les jeunes Camerounais de France et forme bientôt un petit groupe qui joue dans les boîtes, les clubs privés et les orchestres. Le voilà embarqué en 1956 à Bruxelles et Anvers où il découvre les milieux congolais dans l’effervescence de l’accession à l’indépendance. Son jazz s’africanise et Joseph Kabasélé Tshamala, dit « Le Grand Kalle », père de la musique congolaise moderne, l’engage dans son orchestre au début des années 1960. Ils enregistrent alors plusieurs disques, notamment Indépendance Cha Cha, dont le succès est immense en Afrique.

En 1962, Manu Dibango lance son propre club à Léopoldville et y fait connaître le twist, avant d’ouvrir un autre club à Douala. Mais les affaires sont difficiles et il revient en France en 1967 pour lancer son propre big band. Il affirme son style afro-jazz urbain. À la suite de l’émission de télévision de Gesip Légitimus, il travaille avec Dick Rivers puis Nino Ferrer. Au détour des années 1970, l’album afro-jazz Saxy Party le met à nouveau dans la lumière. Mais c’est Soul Makossa, la face B d’un 45 tours, enregistré pour la coupe d’Afrique des Nations en 1972, qui lui ouvre les portes des États-Unis.

Les accents africains de son jazz enthousiasment les musiciens noirs d’Amérique et le tube fera le tour du monde, avant d’être repris par Mickael Jackson et, plus récemment, Rihana. Lunettes noires, crâne rasé, saxo en bouche… Ce sont les années 1990 qui le consacrent définitivement comme icône internationale de la world music, avec Wakafrika. Un album composé de reprises des plus grands tubes africains avec des figures musicales emblématiques : Salif Keïta, Papa Wemba, Angélique Kidjo, Youssou N’dour, King Sunny Adé, Peter Gabriel, Manu Katché… Manu Dibango aura joué avec les plus grands : Fela Kuti, Herbie Hancock, Ray Lema, ou encore Serge Gainsbourg. Et à 80 ans passés, il n’a pas encore raccroché son saxo. Inlassablement, il continue de partager sa musique avec le plus grand nombre.

Livre : Brierre Jean-Dominique, Le jazz français, de 1900 à nos jours, Hors Collection, 2000.

Film : Soulé Béatrice, Manu Dibango, silences, La Sept, 1991.

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Né en 1933, Cameroun

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