Memoire Combattantes

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Léonard Foujita raconté par Lucien Jean-Baptiste

Tsuguharu Fujita est né à Tokyo en 1886. Il est le fils d’un général médecin de l’armée japonaise au temps de l’empereur Mutsuhito. Au sein d’une famille cultivée et ouverte sur le monde, il grandit en apprenant le français tout en étudiant la peinture occidentale à l’école des Beaux-Arts de Tokyo. Son diplôme en poche, en 1910, il n’a qu’une seule idée en tête, aller à Paris. C’est en 1913 qu’il parvient à s’embarquer pour une longue traversée maritime vers Marseille avant de rejoindre la capitale et, en particulier, le quartier des artistes à Montparnasse.

Au contact des plus grands créateurs comme Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Henri Matisse ou Fernand Léger, Fujita se lance dans la peinture avec succès pendant la Grande Guerre. En 1917, sa première exposition de cent dix aquarelles dans un genre mi-japonais, mi-gothique, est un triomphe. Celui qui se fait appeler désormais Léonard Foujita entre dans le cercle fermé des artistes de premier plan et devient une référence. Il connaît la gloire dans le Paris des Années folles. En 1924, il peint notamment Youki, déesse de la neige, pour le salon d’Automne. Mondanités et vie privée tumultueuse sont au rendez-vous. Décoré de la Légion d’honneur en 1925, on parle de Léonard Foujita comme un passeur entre plusieurs cultures. En 1930, il peint quatre tableaux : Le Salon à Montparnasse, La Dompteuse au lion, Trois femmes et Le Triomphe de la vie sur la mort.

Après plusieurs années d’un voyage qui le mène notamment en Amérique latine, c’est en vedette qu’il revient au Japon en 1933. Pris dans la tourmente de la guerre, il soutient l’action militariste de son pays, tant à travers ses peintures telles Senso-ga (ou La Bataille de la rivière Khalka) que son engagement personnel. Mais, dès 1945, il saura se rapprocher des États-Unis afin de poursuivre sa carrière en Occident. On le retrouve ainsi à New York puis à Paris au début des années 1950. Ayant obtenu la nationalité française en 1955, converti au christianisme en 1959 avant de devenir mystique en s’installant dans la vallée de Chevreuse à Villiers-Le-Bâcle, Léonard Foujita réalise encore quelques œuvres remarquables comme la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims qui porte son nom et où sa dépouille repose désormais. Sa mort survenue à Zurich en 1968 éteint plusieurs décennies d’une vie d’artiste riche et passionnante entre Orient et Occident.

Livre : Collectif, De Kuroda à Foujita : peintres japonais à Paris, Fragments International, 2007.

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1886-1968, Japon

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