De son vrai nom Achod Malakian, Henri Verneuil est né le 15 octobre 1920, à Rodosto, en Turquie. Exilé en France, fuyant le génocide arménien, il se retrouve avec sa famille à Marseille, en 1924. Cette histoire douloureuse, il la racontera d’ailleurs, à la fin de sa carrière, dans Mayrig (1991) et 588, rue Paradis (1992). Ayant quitté Marseille pour Paris, Henri Verneuil y rencontre, au début des années 1950, Fernandel, qui accepte de tourner avec lui, lançant ainsi sa carrière de réalisateur. De cette longue collaboration, essentielle pour Henri Verneuil à ses débuts, naîtront plusieurs films, de La Table aux crevés (1951) à La Vache et le Prisonnier (1959) — l’un des plus grands succès du cinéma populaire français avec plus de huit millions huit cent mille entrées au box-office — en passant par L’Ennemi public numéro un (1953) et Le Mouton à cinq pattes (1954).
La carrière d’Henri Verneuil se poursuit, dans les années 1960, grâce à une autre rencontre décisive : celle de Jean Gabin. Il partagera avec lui cinq films, Des gens sans importance (1956), Le Président (1961), Mélodie en sous-sol (1963), Le Clan des Siciliens (1969) et le cultissime Un singe en hiver sorti sur les écrans français en 1963. Avec Jean-Paul Belmondo, comme avec Fernandel, Henri Verneuil tournera sept films : Week-end à Zuydcoote (1964), Un singe en hiver (1963), Le Casse (1971) et bien sûr, en 1964, Cent mille dollars au soleil qui lui ouvre la porte des États-Unis. Il travaille alors avec des grands acteurs américains tels Henry Fonda, Anthony Quinn et Charles Bronson dans les films comme La vingt-cinquième heure (1966), La Bataille de San Sebastian (1967) et Le Serpent (1973).
Commence alors la dernière partie de la carrière d’Henri Verneuil. En 1974, il reprend sa collaboration avec Jean-Paul Belmondo avec Peur sur la Ville (1975), Le Corps de mon ennemi (1976) et Les Morfalous (1984). Entre temps, Henri Verneuil aura aussi tourné deux autres films : I… comme Icare, en 1979, avec Yves Montand, et Mille milliards de dollars, en 1982, avec Patrick Dewaere. Le plus « américain des réalisateurs français », reçoit ensuite, en 1996, un césar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre. Lorsqu’il meurt en 2002, l’œuvre d’Henri Verneuil a intégré le patrimoine cinématographique français qui lui doit certains de ses plus grands chefs-d’œuvre.
Livre : Vignaud Roger, Henri Verneuil : les plus grands succès du cinéma, Éditions Autres Temps, 2008.
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