Issu d’une famille juive et algérienne, Gaston Ghrenassia, voit le jour le 11 décembre 1938 à Constantine. Violoniste de musique arabo-andalouse, son père l’introduit dans l’orchestre de Cheikh Raymond. Afin d’assurer son quotidien, il devient instituteur tout en continuant la guitare. En pleine guerre d’Algérie, les communautés sont montées les unes contre les autres et, en 1961, Cheikh Raymond est assassiné dans des conditions troubles. Marié avec la fille de ce dernier, Enrico Macias décide de quitter le pays pour rejoindre l’Hexagone où il commence une modeste carrière musicale. Raymond Bernard, chez Pathé, lui fait enregistrer Adieu mon pays, puis Enrico Macias passe à la télévision.
En 1963, il fait sa première tournée en chantant un de ses succès Enfants de tous pays. Représentant de la communauté des pieds-noirs, sa carrière prend une ampleur internationale. Il se produit à L’Olympia, reçoit le prix Vincent-Scotto, puis traverse les pays méditerranéens ; sa tournée en URSS, dans plus de quarante villes, est un triomphe (cent vingt mille personnes au stade Dynamo de Moscou). Il part pour le Japon et, en 1968, fait un tabac au Carnegie Hall de New York, prémices de nombreuses dates dans les plus grandes villes américaines. Sa renommée internationale est magistrale et il multiplie les tours de chant dans les salles les plus prestigieuses : L’Olympia à Paris, le Royal Albert Hall à Londres ou encore l’Uris Theater à Broadway. Disque d’or en 1976 pour son album Mélisa, il est invité par le président Anouar El Sadate à se rendre en Égypte.
Enrico Macias est un fervent défenseur de la paix. Il se produit devant vingt mille personnes au pied du Centre Pompidou en chantant Aimez-vous les uns les autres. Grâce à cette performance, en 1980 le secrétaire général de l’ONU lui remet le titre de « chanteur de la Paix » et, en 1997, la même institution le nomme « ambassadeur itinérant pour promouvoir la paix et la défense de l’enfance ». En 1986, sa chanson Viva les Bleus est l’hymne officiel de la coupe du monde. Après avoir vainement tenté de se produire en Algérie en 2000, il écrit son livre Mon Algérie. Pendant quelques années, il revient aux sources du répertoire arabo-andalou guidé par sa nostalgie orientale, avec l’album Voyage d’une mélodie, et ses duos avec le chanteur kabyle Idir ou l’Israélienne Yasmin Levy. En 2012, il a fêté les cinquante ans d’une carrière exceptionnelle, tournée vers l’autre et ses origines.
Livre : Calmettes Gérard, Enrico Macias : rien que du bleu, Éditions Christian Pirot, 2005.
Film : Dreyfus Dominique, Enrico Macias, le chant de la mémoire, Zaradoc Films, 2005.
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